Cette année, je découvre seule la capitale de la lutherie car j’avais besoin de me recentrer sur des essentiels après cette période de confinement. Après avoir poussé la porte du musée de Mirecourt pour ressortir, je suis les indications de la personne à l’accueil et traverse ainsi la passerelle qui passe au dessus de la rivière. Je me rends à l’atelier en face du musée. Sur la façade, une petite plaque indique « Famille Gérôme. Lutherie cordes pincées. Période d’activité 1892-1996 ». Je franchis le portail, j’emprunte aussitôt l’escalier qui conduit à l’atelier et je pousse la porte. Et là, la magie opère de suite. Je me trouve projetée à une époque bien loin des nouvelles technologies. Il y a des machines, du bois, beaucoup de bois, des outils et une odeur… Ce mélange de copeaux et de vernis qui nous donne envie d’avancer vers l’atelier situé un peu plus en avant et s’approcher des instruments. Je suis pourtant dans une dépendance du musée mais tout a été conservé à l’identique pour que nous puissions avoir une immersion totale dans l’atelier des frères Gérôme, fabricants de guitares et mandolines. Un jeune s’approche de moi et se présente : il est étudiant à l’école de lutherie et le weekend, il propose une petite approche de son travail dans l’atelier. Je découvre alors ce métier hors du commun de passionné. Rien n’est posé au hasard, même la photo de Georges Brassens scotchée après un meuble montre que sa guitare a bel et bien été fabriquée à Mirecourt.
Je ressors, paisible et émerveillé par ce beau métier et encore porté par toutes ces émotions, je flâne dans le jardin du luthier, au milieu des arbres fruitiers.